Initiative, partage d'expérience Troc de parcelles : osez l’échange !
Réorganiser son parcellaire entre voisins, une vraie bonne idée ? Si l’attachement de l’agriculteur à sa terre est souvent viscéral, savoir oublier sa sensibilité et la crainte de "se faire avoir" peut s’avérer bénéfique. Un article issu de Terre-net Magazine n°6.
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Réduction des coûts de transport pour les fourrages, les déjections animales, l’épandage, les transferts d’animaux… : c’est surtout la logistique qui profite de la réorganisation des parcelles.
Sans contrainte particulière
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En pratique, deux cas de figure existent. Soit les agriculteurs intéressés par l’échange sont propriétaires des terrains concernés. « Un notaire devra alors intervenir pour rédiger l’acte de changement de propriété, explique Benoît Carteau. Il pourra faire appel à un géomètre pour certifier la surface des parcelles. »
Soit l’échange se fait entre locataires, sous réserve de l’accord des propriétaires, mais sans autre contrainte particulière. « Les locataires conservent chacun leur bail. L’un travaillera la parcelle de l’autre et inversement. »
Principe gagnant-gagnant
« La transaction aura lieu si elle satisfait le principe du gagnant-gagnant », prévient Benoît Carteau. Elle doit donc, dans la mesure du possible, porter sur des surfaces équivalentes, pour éviter des conséquences sur les Dpu ou les quotas laitiers.
Quel que soit le critère considéré, en cas de différence importante entre les parcelles à échanger, il doit y avoir compensation. « Par exemple, la proximité des nouvelles parcelles par rapport aux bâtiments de l’exploitation peut compenser une moindre qualité de terre. »
Yvon Cras, éleveur : « Rentabilité, durabilité et confort de travail » « Quand je me suis installé avec mon frère en production laitière, nous nous sommes rapidement retrouvés, économiquement, face à un mur, témoigne Yvon Cras, éleveur à Plougar dans le Finistère. Nous avons alors choisi de passer en système herbager, pour une plus grande autonomie alimentaire. Nous avions donc besoin d’un parcellaire adapté. En 1998, nos voisins, qui avaient plus ou moins les mêmes problématiques, sont venus nous voir pour réarranger nos parcellaires. Nous avons confié notre dossier à un conseiller de la Chambre d’agriculture. Le projet a abouti au bout d’une année. Aujourd’hui, l’élevage tourne avec 80 % d’herbe. Et nous prévoyons de passer à 100 % en 2011. C’est vrai, j’ai eu un pincement au coeur à l’idée de devoir laisser certaines parcelles. Mais, j’en mesure chaque jour les bénéfices : autonomie alimentaire, consommation de fioul divisée par deux, durabilité économique, confort de travail… et je peux continuer à investir ! » |
Cet article est extrait de Terre-net Magazine n°6. Si vous ne l'avez pas reçu chez vous, retrouvez Terre-net Magazine en ligne en cliquant ICI.
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